Rencontre avec une autrice

"Je me racontais des histoires avec mes poupées"

Depuis toujours, Claire Clément a des histoires dans la tête (« il faut bien s'occuper »), pour le bonheur de se sentir en vie. Bien qu'elle écrive depuis ses 10 ans :

… elle n'avait pas l'idée d'en faire un métier ; après avoir rêvé d'être infirmière, elle a commencé par travailler dans une banque, mais elle fut aussi détective, trapéziste, institutrice... et c'est finalement un passage chez l'éditeur Bayard qui la maintient dans le monde de l'écriture.

"L'inspiration est partout"

Si à ce jour, 240 titres ont été édités en son nom, on ne peut pas dire que Claire Clément travaille à la chaîne : pour écrire un roman, il lui faut 2 à 3 ans, tout en gardant les yeux ouverts, car la source première d'inspiration, c'est généralement un décor (La Petite Caillote : les Pyrénées, Loulette : un jardin ouvrier, Noé : une péniche, Nils et le terrible secret : la Laponie...). Elle confie volontiers que bien que ses histoires ne soient pas « vraies » (« on ne peut pas tout inventer ») on retrouve dans ses livres multiples détails de sa vie ou de celle des autres...

"Les écrivains sont tous des pilleurs : méfiez-vous d'eux !"

...mais une fois le décors choisi et l'histoire démarrée, c'est le travail autour des personnages qui passionne le plus cette auteure amatrice de grands romans anglo-saxons du début du 20e siècle. Tout le plaisir de l'écriture tient à l'invention de la vie des personnages qu'il faut observer, laisser évoluer et guider dans leurs relations les uns avec les autres : « Mes personnages, c'est un peu comme mes enfants ».

Échanges autour de Nils

Outre la Laponie, le point de départ de cette histoire, c'est cette idée : un enfant a été perdu en un point du monde, et ailleurs, on retrouve le même enfant ; Nils est Niko, il fallait arriver à ça. Claire voulait aussi un conflit de générations (« les conflits sont importants, ils aident à se connaître »). Ajoutons à cela une image restée très longtemps dans sa tête : une femme, garde-barrière près d'Helsinki, a perdu un enfant.... et Nils et le terrible secret pouvait démarrer.

Et pour finir, voici quelques autres secrets sur les personnages et leurs agissements dans le roman... en réponses aux questions des lecteurs.

Pourquoi Nils aurait-il aimé Alice de prime abord ?

Elle demandait beaucoup trop d'amour ; les enfants rejettent ce qui les met mal à l'aise.

Andréas est le reflet humain d'une nature sauvage ; la nature est réconciliante ; Andréas aide Nils à être présent à soi, il l'éduque pour ça.

Il fallait que Maïa laisse la place, qu'elle meure ; Andréas était trop soumis à son autorité ; et puis, dans la vie, on meurt.... et le secret n'aurait jamais pu être dévoilé sans cela...

« je ne décide pas de tout, il y a une histoire qu'il faut faire avancer »

Une union d'Andréas et d'Alice ?

Pourquoi pas, vous avez le droit d'y croire, mais il faudrait un autre roman pour y arriver ; ils se connaissent à peine...

UN IMMENSE MERCI A CLAIRE CLEMENT D'AVOIR ACCEPTE DE REFLECHIR AVEC NOUS A L'ECRITURE, A LA VIE...