Rencontre avec Régis Lejonc, illustrateur

Accueilli dans le cadre du prix littéraire Je Lis Je Suis, Régis Lejonc a partagé une matinée avec 2 classes de 5e. Il nous a ravis par la richesse de son échange et avec de magnifiques dédicaces.

Dès son plus jeune âge, Lejonc dessine, même s'il ne se sent pas très doué. D'abord attiré par la bande dessinée, il s'en détourne rapidement, découragé par les difficultés techniques. Il s'intéresse alors à la peinture, qui permet davantage de « se lâcher ».

Un jour, il rencontre une personnalité de l'édition, qui publie un livre pour enfants intitulé Jojo la vache : Lejonc découvre la subtilité des albums pour la jeunesse et se lance dans cette voie. Depuis, il progresse... « chaque nouveau livre m'amène au suivant ». Toutefois, c'est un métier qui demande beaucoup de travail ; « je suis un laborieux », confie l'artiste, qui travaille avec lenteur et intensité.

Il définit son métier comme celui de quelqu'un qui doit réussir à transformer des représentations mentales, des impressions personnelles, en images vraies : d'abord, il faut lire le texte, et laisser son imagination intérieure se réveiller. Puis, il faut trouver le style qui les rendra réelles.

Pour Kodhja, le choix de la bande dessinée a été une évidence... mais il a fallu 3 ans pour que le découpage du texte se révèle, puis 2 mois d'une grande intensité pour que les images apparaissent.

Au feutre sur calques, scannés, colorisés et superposés, les dessins de Lejonc dans l'album hybride dégagent une atmosphère de l'étrange, renforcée par le récit d'un voyage intérieur qui ne dit pas son nom ; c'est ainsi que Kodjha n'est pas une simple histoire illustrée : il puise toute sa puissance dans un art de la composition unique, qui donne la voix à un texte d'une grande poésie.

...Aucun lecteur ne sortira insensible de cette lecture...